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 26 juin 2021

Église protestante

Haguenau

 

 3 juillet 2021

Église protestante de la Robertsau

Strasbourg

affiche english madrigals.JPG

Le XVIe siècle poursuit le renouveau intellectuel et artistique en Europe. C’est dans un contexte de réformes protestantes, de guerres de religions, de début de colonialisme et finalement de Guerre de 30 ans que se développe une nouvelle forme de lyrique amoureuse et d’expression littéraire inspirée par le pétrarquisme (sonnet).

Elle associe une passion amoureuse exacerbée par l’absence et le refus de la dame, l’éloge des qualités quasi divines de cette dernière et la joie-souffrance du poète, ainsi qu’un répertoire de lieux communs et de figures de style. Par l’intermédiaire de la Pléïade de Ronsard, elle imprègne durablement toute la poésie élisabethaine jusqu’à Shakespeare.

Le madrigal du XVIe siècle est écrit pour plusieurs voix. C’est avec le lied allemand et la chanson française, la forme la plus importante de la musique profane de la Renaissance. L’essor tardif, à la fin du XVIe siècle, de l’école anglaise de madrigaux s’explique notamment par le mécénat d’Elisabeth 1ère, mais aussi par l’engouement des nobles, des bourgeois pour le luth, la viole et le chant choral.

Les compositeurs élisabethains cultivent trois formes de chansons profanes : le consort song, dans lequel une voix soliste est soutenue par un consort de violes ; le part song, qui désigne le madrigal anglais et les formes légères apparentées ; enfin le lute song pour voix soliste accompagnée d’un luth.

Quatre auteurs favorisent l’essor des madrigaux en Angleterre : William Byrd  (1539/40 - 1623), Thomas Morley (v. 1557 – 1602), John Wilbye (1574 – 1638) et Thomas Weelkes (bapt. 1576 – 1623).

Byrd, l’aîné des quatre, ne distingue pas clairement le profane et le religieux. C’est le maître incontesté du genre authentiquement anglais du consort song. C’est à lui qu’on doit des « joyaux affligés » tel que Come to Me Grief For Ever .

Wilbye et Weelkes incarnent l’orientation sérieuse du madrigal anglais, tandis que Morley privilégie l’adaptation légère du genre. Dans ses madrigaux, ce dernier privilégie la grâce élégiaque, le chant pastoral et l’instant poétique. John Dowland (1563 – 1626) est le prince de la forme. On connait avant tout de lui, outre son œuvre pour luth, ses chansons mélancoliques comme Come Heavy Sleep, Come Again, Flow My Tears.

Ainsi le madrigal anglais connut-il une existence très brève, quoiqu’intense entre 1588 et 1609 avant d’entamer un lent déclin entre les mains de compositeurs de moindre talent.

 

Texte de Philippe Frison

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